Actes et inhibition

() - Paris 75 - France

 

Journées de l’école de psychanalyse des forums du champ lacanien.

Les analystes s'intéressent à l'acte analytique. Pas depuis toujours. Il a fallu que Lacan introduise une dimension inédite dans la psychanalyse en faisant de l'acte analytique le modèle de tout acte afin que la question devienne cruciale pour la psychanalyse et au-delà. Nos journées se situent dans cette perspective et renouvellent l'interrogation sur les différentes modalités de l'acte, sur sa fonction et ses obstacles à la lumière de notre actualité clinique. Nous avons décidé de joindre l'inhibition aux actes. Le pluriel indique que l'acte n'est pas unique et pour toujours. Il ne fait pas partie d'une série homogène car les actes nécessitent un acte premier, un acte fondateur : c'est le véritable acte de naissance d'un sujet. Lacan lui a donné un nom, c'est l'acte de parler, par lequel on devient sujet, ce qui nécessite non seulement d'être en rapport avec le langage mais plus fondamentalement de se l'approprier. Mais cet acte, même s'il conditionne la suite, s'avère insuffisant s'il ne se renouvelle pas. Dès lors surgit une question : qu'est-ce qu'on appelle acte dans la vie d'un sujet ? Lacan pose son évaluation comme possible uniquement par ses suites, donc dans l'après-coup. Ceci nous mène logiquement vers ce qui s'en écarte : ce sont les ratages de l'acte qui vont des actes manqués jusqu'aux pathologies de l'acte, incluant les acting-out et les passages à l'acte. Leur distinction, leur émergence, au début ou au cours de l'analyse, imposent qu'on élucide comment ces phénomènes sont abordés cliniquement. On repère également le pluriel -les actes- dans l'expérience de l'analyse, car il y a l'acte de l'analyste pour engager le processus, l'acte dans la cure, puis l'acte dans sa conclusion qui aura une incidence sur l'acte du sujet.

Il y a d'autre part, l'inhibition. Bien que ses formes soient variables et qu'elles portent, selon Freud, sur différents types de fonctions du corps, l'inhibition au singulier se justifie depuis le tripode freudien « inhibition, symptôme et angoisse », posé par Lacan comme un équivalent, dans son hétérogénéité, du tripode « imaginaire, symbolique et réel » au sens où il existe une distinction nette entre les termes.

Alors, quelle est la spécificité de l'inhibition ? Elle est à distinguer des empêchements manifestes ou cachés et ses formes sont variées. Elle est ainsi impliquée dans la formule « je n'arrive pas » du début de l'analyse. Elle participe également du « je comprends mais rien ne change », puis elle concerne aussi le « comment finir mon analyse ? ».

Dès lors, la question cruciale est de savoir si le traitement de l'inhibition passe nécessairement par sa transformation en symptôme. Évoquer l'inhibition nous amène nécessairement à une des voies posées par Freud dans le destin de la sexualité féminine, celle de l'inhibition par un renoncement au phallus que Lacan aborde plus largement comme étant liée au droit au phallus, ce qui explique l'extension de sa manifestation, et pour les hommes et pour les femmes. Comment ne pas évoquer également la prévalence, dans les analyses, de ce qu'on peut désigner comme l'inhibition intellectuelle. Ne pas vouloir savoir, laisse parfois un reste même chez les analystes, dans la formulation : « je n'arrive pas à écrire ». Il est certain que les issues analytiques de l'inhibition passent toutes par l'inconscient. Reste à prouver comment l'acte analytique extrait un sujet de sa pente à l'inhibition, de quoi dépend l'issue à la question « comment finir mon analyse ?», et plus fondamentalement quelle est l'incidence d'une École de psychanalyse dans l'acte de l'analyste. C'est à ces questions que sont convoqués les analystes et tous ceux qui sont intéressés par le discours analytique.

Lieu : Maison de la chimie,
28 bis, rue Saint Dominique
75007 Paris

 

Renseignements / informations :
Tél. : 01 56 24 22 56
Courriel : secretariat-epfcl-france@epfcl.fr
Site : www.champlacanienfrance.net
Voir le dossier complet en version PDF.

 

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