Éduquer, protéger, soigner… Devenons-nous maltraitant ?

() - Paris 75 - France

IV e Colloque organisé par Etape, le ministère de la Justice et des Libertés, l’Institut mutualiste Montsouris, la faculté de médecine Paris-Descartes et l’ARS.
La Haute autorité de santé (Has) désigne par maltraitance des « abus sexuels, physiques, émotionnels ou négligences physiques et émotionnelles » (HAS, 2014). Quelques points consensuels semblent émerger : nécessité de repenser et de réadapter l’approche face à chaque situation ; ne pas rester isolé et s’appuyer sur une équipe pluridisciplinaire, fondée sur des représentations plurifactorielles des cas ; affinement et élargissement des concepts liés à la maltraitance (prise en compte de la négligence, des violences conjugales, des effets sur la fratrie…) ; travail de différenciation et de complémentarité entre soins psychiques et protection sociale ou judiciaire.
Dans leur bilan de la loi du 5 mars 2007, Muguette Dini et Michelle Meunier (2013) indiquent des disparités territoriales, un manque de coopération entre les acteurs de la protection de l’enfance, la rupture des parcours, notamment l’accompagnement des jeunes sortis de l’Aide sociale à l’enfance (Ase), ainsi qu’un déficit d’évaluations pertinentes des politiques et dispositifs mis en place pour les affiner. La loi du 14 mars 2016 propose des pistes d’amélioration des dispositifs de prévention, de repérage et de prise en charge. Cependant, au sein de ces institutions, nombreux sont les professionnels qui ne se reconnaissent plus dans leurs propres pratiques, face à des adolescents issus de milieux chaotiques et violents : devenons-nous maltraitants ?
Sur le plan éducatif, certains enfants victimes de maltraitance, suivis à l’Ase, deviennent auteurs d’infractions pénales et passent alors à la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ).
Dans des missions respectives « civil » et « pénal » souvent clivées, comment l’articulation du travail de ces deux institutions pourrait enrayer ce glissement souvent réputé implacable ?
Sur le plan thérapeutique, l’inflation des demandes adressées à la psychiatrie brouille la frontière entre sa légitimité et son devoir de soin ; avec une forte hétérogénéité dans la répartition des moyens, à l’origine d’une égalité dans l’accès aux soins.
Pour les jeunes, ces discontinuités, carences et incohérences entrent drama-tiquement en écho avec les ruptures successives qu’ils ont connues. Cette « double peine » nourrit une défiance envers la société qui les pousse vers les marges.
Lieu : Institut mutualiste Montsouris
Renseignements :
Tél. : 01 53 42 36 15
Courriel : lucile.marault@etape.info

 

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