Je suis ce que je dis. Dénis contemporains de l’inconscient
52es Journées de l’École de la Cause freudienne.
« Je suis ce que je dis ». Avec cette formule, Jacques-Alain Miller nous éclaire sur une torsion contemporaine du « Je pense, donc je suis » cartésien. Ce nouveau paradigme épingle un trait de la subjectivité de notre temps, trait qui concerne au plus haut point le rapport à la parole et à l’inconscient, et donc la praxis de la psychanalyse. Lacan a en effet démontré que le moment du cogito était corrélatif d’une mutation décisive de la science et qu’il signait l’apparition d’un nouveau sujet, qui se spécifie de s’être préalablement délesté de tout savoir subjectif pour pouvoir produire le savoir certain de la science. Bien que celle-ci soit « une idéologie de la suppression du sujet », le sujet de la science est paradoxalement celui sur lequel la psychanalyse peut opérer, dans la mesure où il lui est possible de se laisser diviser en consentant à se séparer de ses intuitions, de ses croyances, de ses affects, de ses identifications. C’est ce moment cartésien qui a ouvert la possibilité de l’invention de la psychanalyse et de son objet, le savoir inconscient – dont le discours scientifique n’a cure.
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