Transgression scandale ou nécessité ?
Elle aurait pu se soumettre comme ses frères de couleur, Rosa Parks refuse de céder sa place de bus à un blanc. Il aurait pu ne pas révéler les falsifications de l’histoire, Soljenitsyne refuse de se taire et dénonce la tyrannie concentrationnaire soviétique. L’un et l’autre ont transgressé, chamboulé des « vérités », des normes au nom d’un moyen de lutte. La transgression rompt avec l’ordre, passe outre ce qui est communément admis. Ces désobéissances sont des actes de liberté, mais surtout des nécessités. On les admet, on les comprend. Mieux, on les espère. Tout autres sont les transgressions qui ne visent pas le bien commun, mais assouvissent l’intérêt d’une personne, d’un groupe, au détriment d’autrui. Les psychiatres, les psychanalystes, les criminalistes accoutumés à évoluer dans un domaine où les limites deviennent obscures. Mais sait-on toujours lorsqu’on transgresse ? Or, les limites sont aussi le socle de notre liberté. Elles ne bornent pas seulement le champ des transgressions, elles contiennent la violence des autres, et la nôtre. Toutes les transgressions ne sont pas profanation. Toutes les violations ne sont pas négatives. Combien d’avancées ne seraient pas nées sans elles ?
Lieu : Université de Paris – Campus Saint-Germain‑des‑Prés
Renseignements :
Site : www.gypsy-colloque.com