Des psychanalystes n’ont cessé d’interroger tout à la fois la spatialité psychique (ses topiques, ses topologies) et les espaces tels qu’ils se révèlent dans l’expérience analytique. De nombreux travaux en sciences humaines ont questionné l’énigme que fait surgir l’habiter, oscillant entre verbe et substantif. Il devient nécessaire de soutenir l’idée d’une schize de l’habiter et du loger. Au cœur du « logé » agissent toujours des formes de subversions des espaces et des lieux, nommées pratiques. Habiter devient un pari éthique et non l’enjeu d’un clivage. Le rapport à l’espace insiste de multiples façons. Il est des lieux en communs, des espaces communs, comme dans tout collectif, au sein d’un service de psychiatrie, et l’invitation à la groupalité est forte. Un de nos postulats serait bien qu’un corps n’est jamais seul et qu’un sujet n’est jamais seul. Mais il est aussi des façons singulières de se replier dans les confins du monde, afin de re-construire un espace habitable. De plus, il est impossible de ne pas remarquer à quel point le monde contemporain questionne l’habiter et inversement, comment l’habiter permet d’en questionner les enjeux. Il convient aussi d’explorer ce qu’il en est de l’habiter dans la création artistique. Inhabitable, innommable, non localisable, trous dans l’espace, naissance de bords, de halte et d’abri, dimension des dires qui rendent habitable un espace intime… les textes de ce numéro tentent de cerner chacun à leur façon et depuis son champ disciplinaire (psychanalytique, géographique, anthropologique ou architectural) une négativité à l’œuvre dans cette production de l’espace.

L'accès à cet article est protégé

Déjà abonné ? Identifiez-vous [5]

Expériences contemporaines de l’« habiter »

• Découvrez notre avis sur ce livre

S'abonner à la revue

[6]

en savoir plus [7]

S'abonner au site

[6]

en savoir plus [7]