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L’explication de toutes les pathologies humaines par une seule cause est souvent réductrice. Après le « tout hormonal », le « tout génétique », le « tout neuronal central », il semble que l’on soit aujourd’hui confronté à un « tout intestinal » : n’importe quel problème psychique d’un être humain aurait sa source dans les dysfonctionnements de son appareil digestif. Un nouveau monisme causal qui doit être questionné, notamment par les psychologues.
Quel est le chemin parcouru au profit de l’émancipation des femmes et de la dialectique des rapports homme-femme depuis les années 1970 ? À travers un retour sur les luttes pour l’égalité, l’identité et le dépassement des contradictions entre les deux, sur celles pour une recomposition du rapport entre le corps et l’esprit pour ne citer que celles-ci, l’on perçoit combien les combats à mener ont été nombreux. Seraient‑ce là des avancées qui peuvent nous mettre sur la voie d’une « démocratie de l’intime » ?
La « sortie hors du corps » serait-elle une nouvelle énigme, au même titre que les conversions ont pu l’être il y a plusieurs décennies ? Quoi de plus mystérieux en effet que ce phénomène, et de plus insaisissable aussi ?
Pourtant, depuis quelques années, les spécialistes des neurosciences et les cliniciens se penchent sur le phénomène.
La maternité durant l’exil soulève bon nombre de problématiques pour la mère comme pour l’enfant. Grâce à une naissance en terre étrangère, le foyer bénéficie d’un autre parcours possible. Confrontée à une inversion des statuts filiaux, la cellule familiale est interrogée sur son organisation. Se produit une inversion des places qui engendre de nouvelles formes de vivre l’ailleurs, face à un lignage paternel absent, voire forclos. La paternité semble alors éclipsée en arrière-plan d’une parentalité à construire au sein d’une société où la maternité, elle-même, est devenue centrale.
Comment donner sens à un accident corporel ? Surtout lorsqu’il est grave et remet en cause l’intégrité du corps, la personne accidentée, l’entourage et les médecins doivent y mettre des mots, tenter d’expliquer les causes et penser les conséquences pour une vie à reconstruire. Mais au delà des conséquences «pratiques», qu’est-ce qui rend le corps accidenté si insupportable ? L’impact des blessures sur le grand accidenté ouvre un questionnement spécifique : comment éprouver le passage d’un corps «normal» à un corps «différent» ? Comment un individu va-t-il pouvoir concilier deux acceptions de son corps, et donc de lui-même, correspondant à un avant et à un après l’accident ? Ce livre s’attache à décrire et à saisir l’expérience particulière de l’accident. L’enjeu est triple : élaborer un questionnement philosophique sur le corps en situation de handicap accidentel ; replacer ce questionnement dans le champ des théories du handicap et des notions d’«identité» et de «reconstruction de soi» ; traiter du corps en tant que support identitaire à la fois «naturel» et «construit», et envisager ainsi de manière renouvelée la question de la représentation et du rapport au corps.
Dans la traversée de la vie, de ses tout-débuts jusqu'à son extrême fin, dans ses liaisons possibles avec le plaisir ou dans sa radicalité mélancolique, la douleur reste la compagne fidèle du corps et de psyché. La douleur relève de l'effraction, par rupture des barrières, par excès d'excitation, une implosion violente qui déborde les limites du moi-corps. Si le privilège est accordé à l'expérience de satisfaction dans la construction du psychisme, du moi et de ses objets, dans la création des fantasmes et des représentations, la douleur fait toujours retour, comme expérience humaine inéluctable et sans doute indispensable parce que toujours liée à la perte d'objet.
Le sujet dépendant, en situation de handicap moteur, forme avec le soignant une dyade singulière. Si le corps du soignant fait fonction de suppléance du handicap physique, qu’en est-il de son psychisme ? Quels sont les effets de cette utilisation sur ces professionnels intimement convoqués dans cette relation ?
Que proposer à des patientes anorexiques suspendues entre la vie et la mort, là où le désir rencontre la pulsion de mort ? L’expérience esthétique contenue dans un dispositif d’ateliers à médiations thérapeutiques, fondé sur des concepts développés par des psychanalystes pour lesquels la vie psychique s’enracine dans le corps, semble porteuse de cette possibilité de remise en pensée et en mot de la subjectivité.
«Si je n’'avais pas ce corps qui me plaque au sol envahi de cette graisse lourde comme un cadavre, je pourrais courir, nager, voyager et pourquoi pas voler comme un papillon débarrassé de sa chrysalide», disait une patiente. Le moi-corps cadavre, prisonnier de lui-même, est une des figures récurrentes de la vie fantasmatique inconsciente des obèses, comme si le dépassement outrancier des limites de leur propre peau masquait la réalité d’'un long trépas programmé. Le suicide mélancolique vise à suivre l'’objet perdu dans une mort au sein de laquelle il ne pourra se dérober. L’'obèse suit l’'objet en le dévorant, le préserve en l’'enkystant, le détruit en l’'étouffant. Il fait le mort en ensevelissant un corps qu'’il a préalablement tué. Aliéné à une recherche dont il ignore le but, il oscille entre la quête d’'une satisfaction orale primitive et celle d’un objet toujours gratifiant, qu'’il voudrait intégrer à son corps en le détruisant. «La où était le Ca, le Moi doit advenir», écrit Freud à propos du chemin analytique de la névrose. Le pari thérapeutique pour nos patients pourrait être celui-ci : «Là où était l'’empreinte de l'’objet oral – en creux ou en excès –, le moi-sujet doit advenir. Un moi libéré du corps de l’'autre.»