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La rencontre de l’autre dans un contexte de double étrangeté, celle de la maladie mentale et la celle de la différence culturelle, interpelle chacun au plus profond de son humanité. Rester professionnel dans ces conditions implique le besoin d’un « nous » et d’un cadre, pour éviter la confusion des langues, du même et de l’autre par l’effondrement des frontières géographiques. Voici un témoignage singulier des limites de l’altérité et de la nécessaire analyse du contre-transfert culturel pour pallier l’arbitraire des frontières psychiques.
Souvent, les enfants de migrants ressentent le besoin d’un « retour au pays », qui peut s’exprimer par le désir de fouler la terre des ancêtres ou bien l’apprentissage de la langue parentale. Les rapports de ces enfants à cette langue permettent d’appréhender les mouvements de prise et de déprise filiative et affiliative, mais aussi d’évaluer la construction d’un sentiment identitaire et d’une identité familiale.
L’adolescent fait l’expérience d’un changement de relation avec ses parents, dans sa recherche de position de sujet-adulte autonome. Il revisite son histoire transgénérationnelle et sa place dans la filiation, afin d’y puiser des modèles d’identification. Qu’en est-il pour l’adolescent isolé étranger, dans le contexte de grande vulnérabilité qui est le sien ? Les langues, d’origine et d’adoption, peuvent symboliser ce travail filial et offrir un décryptage de ses enjeux psychiques.