Dyslexie : la piste de l’anatomie oculaire

Actualités professionnelles le 23 octobre 2017

Deux chercheurs de l’université de Rennes 1 ont vu leurs travaux publiés le 18 Octobre dernier dans la revue The Royal Society. Loin d’être anodine, leur étude concerne potentiellement 10% de la population mondiale : les personnes atteintes de dyslexie.

Albert Le Floch et Guy Ropars, tous deux physiciens, avancent ainsi une hypothèse sur une origine possible de ce trouble particulièrement répandu. Selon eux, la dyslexie serait causée par une symétrie d’un œil à l’autre d’une zone particulière ; la tache de Maxwell.

Dans les colonnes de Ouest France, Albert Le Floch explique ainsi que chez le sujet non atteint de dyslexie, ces taches sont d’une forme différente selon que l’on considère un œil ou l’autre. Elle sera circulaire dans l’œil directeur et de forme plus inégale dans le second. Cette différence jouerait un rôle particulièrement important dans la façon dont sont perçus les signes graphiques par le cerveau. Le scientifique explique ainsi que l’œil directeur va jouer un rôle majeur dans la perception et la mémorisation du signe, alors qu’une image fantôme (inversée) sera créée, mais stockée dans une zone différente et non utilisée par la suite dans le processus de transcription par le cerveau. Les personnes atteintes de dyslexie auraient des tâches de Maxwell symétriques, la problématique étant alors une « confusion » du cerveau entre le signe graphique perçu et son image fantôme inversée puisqu’il n’existe pas d’œil directeur.

Bien que portant sur un nombre restreint d’individus (60 sujets dont 30 dyslexiques et 30 non dyslexiques), cette étude permet d’envisager de nouvelles solutions simples pour aider les personnes atteintes de ce trouble. Les deux chercheurs ont ainsi par exemple mis au point une lampe spéciale, fonctionnant sur un principe stroboscopique, et permettant de corriger l’anomalie dont il est question ici.

Etape importante dans la compréhension de la dyslexie, il est cependant probable que cette approche puisse ne concerner qu’une partie des personnes atteintes de troubles dyslexiques, ces derniers étant complexes et de nature variée.

Benoit Catel

Pour aller plus loin :

Article du journal Ouest France du 17 Octobre 2017 : https://www.ouest-france.fr/bretagne/rennes-35000/des-physiciens-de-rennes-1-ont-perce-le-mystere-de-la-dyslexie-5318989

Etude publiée dans la revue The Royal Society le 18 Octobre 2017 : http://rspb.royalsocietypublishing.org/content/284/1865/20171380

 

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