Inquiétude chez les psychologues de l'Éducation nationale

Actualités professionnelles le 22 octobre 2018

Bien que récemment créé, le corps des psychologues de l’Éducation nationale, et notamment sa branche concernant le second degré, connaît encore d’importantes incertitudes sur son avenir à moyen terme.

En février dernier, le corps des psychologues de l’Éducation nationale fêtait sa première année d’existence. La réforme de l’accès aux études supérieures créait à l’époque déjà un flou sur le rôle des psychologues œuvrant dans le second degré (notamment le renforcement du rôle des professeurs principaux de terminale dans l’orientation des élèves). Une inquiétude commençait alors à naitre chez les psychologues concernés. Quelques mois plus tard, cette inquiétude se trouvait renforcée par l’accélération des réformes, et surtout par l’adoption définitive en août 2018 de la loi « pour la liberté de choisir son avenir professionnel ». Parmi ses mesures, cette loi propose notamment la régionalisation de l’orientation, de l’apprentissage et de la formation professionnelle. En ce qui concerne l’orientation, le premier service concerné sera l’office national d’information sur les enseignements et les professions (ONISEP). L’existence des centres d’information et d’orientation (CIO) serait elle-même menacée à moyen terme, entrainant le rattachement des psychologues de l’Éducation nationale directement aux établissements scolaires, et mettant ainsi en cause leur indépendance vis à vis des principaux de collège et proviseurs de lycées. Les directeurs de CIO (eux aussi psychologues) verraient leur affectation et leur rôle profondément modifiés.

Les professionnels concernés s’étaient ainsi fortement mobilisés en fin d’année scolaire dernière. Compte tenu de ces éléments, la rentrée 2018/2019 s’est faite dans un climat particulièrement compliqué. En effet, les délais sont assez courts et la date du 1er Janvier 2019 est annoncée pour le transfert aux régions des délégations régionales de l’ONISEP et, plus généralement, des compétences en matière de formation professionnelle, d’apprentissage et d’orientation. Un délai court donc, mais également un manque d’information général sur le déroulement des opérations mettent les psychologues de l’Éducation nationale dans une position particulièrement inconfortable.

Si la mobilisation aujourd’hui des professionnels de l’éducation se concentre majoritairement sur les annonces récentes de réductions de postes dans l’Éducation nationale, elle ne doit pas faire oublier les incertitudes pour nos confrères psychologues. Ces évolutions, plus généralement, permettent une réflexion sur la préservation de la  neutralité et de l’indépendance nécessaires à tout psychologue pour exercer sereinement ses fonctions.

Benoit Catel.

 

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