La finance comportementale mise en lumière par le Nobel d’économie

Actualités professionnelles le 3 novembre 2017

Le 09 octobre dernier, le prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d’Alfred Nobel (surnommé prix Nobel d’économie) a été décerné à Richard H. Thaler, de l’université de Chicago, pour ses travaux sur la finance comportementale. L’occasion de faire un point sur ces théories, replaçant la psychologie (la peur, les préférences sociales,...) au cœur des processus économiques.

Comme le rappelle France Info dans son article du 10 Octobre, c’est en rédigeant sa thèse que Thaler commence à s’intéresser aux comportements imprévisibles, illustrant des biais cognitifs fréquents dans les prises de décisions qui peuvent affecter les marchés économiques et / ou enrichir ceux qui savent en tirer parti. D’où l’intérêt, pour Thaler, de tenter d’identifier et d’étudier ces biais plus en profondeur. C’est ce que l’on a appelle plus tard « économie comportementale ».

Bien des théories sont issues de ce courant, qui a pourtant eu beaucoup de mal a se faire accepter par les économistes classiques. Parmi les plus fréquemment citées, il y a notamment la comptabilité mentale, que Thaler résume en disant que « les individus simplifient leurs décisions pour leurs finances en créant dans leur tête des cases séparées ». Ce qui explique par exemple que l’on a souvent du mal à retirer de l’argent de nos comptes épargne pour renflouer notre compte courant par exemple, de peur de ne jamais retrouver cette somme ensuite.

La longue étude de ces biais a amené Thaler à théoriser le concept de « nudge », que l’on peut traduire par « coup de pouce » et également appelée paternalisme libéral, largement répandu dans les pratiques économiques actuelles. Il s’agit de guider le comportement, tout en laissant l’individu libre d’agir. Dans son article du 09 octobre, France culture cite comme exemple l’aéroport d’Amsterdam, qui a apposé des autocollants représentant des mouches au fond des urinoirs, « afin d’inciter les hommes à viser juste ». S’en est suivie une baisse significative des projections et donc des dépenses de nettoyage.

Un exemple de plus plaçant la psychologie comme une science transversale, permettant de faire avancer également des concepts ne relevant pas de son champs d’application direct.

Benoit Catel

Pour aller plus loin :

http://www.lemonde.fr/prix-nobel/article/2017/10/09/le-prix-nobel-d-economie-2017-est-attribue-a-l-americain-richard-thaler-pour-ses-travaux-sur-la-finance-comportementale_5198274_1772031.html

http://blog.francetvinfo.fr/classe-eco/2017/10/09/richard-thaler-un-prix-nobel-deconomie-mal-eleve.html

https://www.franceculture.fr/le-prix-nobel-2017-souligne-comment-l-economie-depend-de-l-humain

 

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