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En cancérologie et en soins palliatifs, poussés par une forte attente sociétale, les psychologues sont aujourd'hui invités à rencontrer les malades et les proches afin de les aider à articuler une parole claire, rationnelle et raisonnée, au plus près du discours médical. L'approche psychanalytique soutenue dans cet ouvrage consiste à effectuer un pas de côté vis-à-vis de cette posture de soin qui force la vie psychique. Il arrive que la maladie grave et la menace de mort deviennent l'occasion d'une parole autre sur soi et d'une véritable transformation subjective. A contrario, certains malades, notamment en fin de vie, refusent de produire tout effort de mentalisation et préfèrent rester tranquilles ; il est alors tout à fait important de respecter cette ultime volonté. Mais le plus souvent, plus modestement, la pratique psychanalytique quotidienne aide le patient à retrouver sa parole et à se dégager du bain médico-technique qui tend à gommer les moindres variations subjectives. Les auteurs de cet ouvrage donnent à ce travail de construction de sens toute la valeur qui lui revient. Dans cet écart entre ce qui a été communiqué au patient et ce que lui-même en dit, vient justement se loger la part désirante, qui lui permet, autant que possible et parfois jusqu'au moment de sa mort, de rester vivant avec la maladie.
Le 21 janvier 2015, les députés Alain Claeys et Jean Leonetti déposaient à l’Assemblée nationale une proposition de loi « créant de nouveaux droits en faveur des malades et des personnes en fin de vie * » pour faire évoluer celle du 22 avril 2005, dite « Loi Léonetti », en réponse aux nombreux débats publics sur les inquiétudes des Français concernant les conditions de leur fin de vie, mais aussi leurs difficultés à s’imaginer un jour dépendants de la médecine. Il s’agit là de construire, en appui sur les soins palliatifs, une autre alternative que ce qui est proposé par les mouvements en faveur soit d’un droit à l’euthanasie et au suicide médicalement assisté, soit d’un droit inconditionnel et inaliénable à la vie…
Plaidoyer en faveur de la présence de psychologues dans toutes les équipes de soins palliatifs, cet ouvrage met à leur disposition un outil pour penser à la fois la fin de vie et leur positionnement professionnel, en livrant ici les fondements de ce que l'auteur nomme la psychothérapie transitionnelle. Exerçant depuis plus de 15 ans en soins palliatifs, Axelle Van Lander s'est appuyée sur l'analyse de plus de 300 suivis psychologiques pour mettre en évidence les mécanismes psychiques à l'oeuvre dans le vécu de la proximité de la mort ainsi que les effets bénéfiques de l'intervention des psychologues en soins palliatifs sur la détresse des personnes. Elle décrit les temps et les modalités de travail des psychologues, en pointant les limites et les risques, pour le patient et pour le soignant.
Au dernier recensement fait par la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs (SFAP) en 2014, la France compte 389 équipes mobiles de soins palliatifs, 132 unités d’hospitalisation de soins palliatifs, 112 réseaux, un certain nombre
de lits identifiés dans les établissements et des équipes d’hospitalisation à domicile formées pour proposer des soins palliatifs.
En parallèle de notre progression sur le terrain,
il semble qu’un fossé se creuse avec les universités
de psychologie concernant la formation des étudiants
et futurs psychologues à la pratique en soins palliatifs.
Les modules de formation intègrent parfois quelques heures
dédiées aux soins palliatifs, mais cela reste très modeste
et aléatoire d’une université à l’autre.
À l’heure d’un basculement
épistémologique de l’ancien
modèle de l’accompagnement
et des soins palliatifs vers
un modèle de « médecine
palliative », les psychologues
ont plus que jamais une place
à occuper dans ces services, pour
se faire les garants d’une éthique
humaniste.
Dans les services de soins palliatifs,
la demande d’entretien prend
parfois des tournures inattendues.
Un dispositif de soin spécifique doit
être pensé, qui ne soit pas intrusif,
pour permettre au patient d’investir,
dans la temporalité qui est la sienne,
une rencontre où il pourra mettre au
travail son vécu de la maladie.
Lorsque l’enfant en bas âge est confronté à
l’effraction de la maladie et à l’irruption de
la mort dans sa vie, comment lui permettre
de s’adapter à cette réalité et de devenir
autonome malgré tout ? Comment soutenir
les liens familiaux qui peuvent être amenés
à évoluer au fil du temps ? Comment aider à
cheminer sur ce parcours jalonné de pulsions
de vie et de pulsions de mort ? Le suivi d’Anna
et de sa famille sur quelques années nous
plonge au cœur de cette clinique spécifique.
Si la place des psychologues dans les services
de soins palliatifs peut sembler une évidence,
il n’en demeure pas moins que les contours
de cette pratique clinique, entre soutien
des patients en fin de vie et de leurs familles
et accompagnement des équipes soignantes,
sont toujours à préciser. L’auteur témoigne ici
de la nécessité de s’étayer sur une formation
en psychologie clinique, complétée d’une
formation en soins palliatifs, et sur un référentiel
conceptuel toujours à construire, afin de pouvoir
proposer un cadre que les patients pourront
choisir d’investir comme thérapeutique.