Dossier : journal des psychologues n°309
Présentation
Qui n’a plus de nom disparaît, qui n’a plus de temps meurt… La Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), institution en charge d’accompagner les adolescents « en danger de délinquance », ressemble de plus en plus à un bateau qui prend l’eau 1. Soumise, parmi les premiers services publics, à la révision générale des politiques publiques (RGPP), vaste entreprise néolibérale de restriction des dépenses sociales et de mise en grilles de l’humain en souffrance, la PJJ connaît un virage répressif inédit. Ainsi renoue-t-elle, suivant des modalités certes différentes, avec une vision déterministe de la délinquance des mineurs telle que le XIXe siècle et l’entre-deux guerres l’avaient connue. La PJJ sans boussole ne sait plus si elle protège ou si elle réexpose à un destin assuré de « fauteurs de trouble » ceux dont elle s’occupe, dans une société où jeunesse rime fréquemment avec dangerosité.