Roudinesco Élisabeth
Informations sur le livre
Editeur : Albin Michel
Année de parution : 2007
ISBN : 978-2-226-17902-9
Nombre de pages : 230
Mots Clés
Présentation de l'éditeur
Où commence la perversion, et qui sont les pervers ? Est réputé tel, depuis l'apparition du mot au Moyen Âge, celui qui jouit du mal et de la destruction de soi ou de l'autre. Mais si l'expérience de la perversion est universelle, chaque époque la considère et la traite à sa façon. L'histoire des pervers en Occident est ici racontée à travers grandes figures emblématiques, depuis l'époque médiévale (Gilles de Rais, les mystiques, les flagellants) jusqu'à nos jours (le nazisme au XXe siècle, les types complémentaires du pédophile et du terroriste aujourd'hui), en passant par le XVIIIe siècle (Sade) et le XIXe (l'enfant masturbateur, l'homosexuel, la femme hystérique). Notre époque, qui croit de moins en moins à l'émancipation par l'exercice de la liberté humaine, et pas davantage au fait que chacun d'entre nous recèle sa part obscure, feint de supposer que la science nous permettra bientôt d'en finir avec la perversion. Mais qui ne voit qu'en prétendant l'éradiquer, nous prenons le risque de détruire l'idée d'une possible distinction entre le bien et le mal, qui est au fondement même de la civilisation ?
Notre avis
Élisabeth Roudinesco fait remarquer, à juste titre, que l’histoire des pervers, au-delà des définitions concernant les perversions sexuelles, reste à faire. C’est ce qu’elle entame dans cet ouvrage, où un certain nombre de questions sont abordées, et notamment celle de savoir où commence réellement la perversion. Puisque l’on dispose essentiellement de portraits de grands pervers devant l’Histoire, c’est à partir de ceux-ci qu’une analyse approfondie peut s’opérer, afin d’éclairer les perversions à la lumière obscure des maîtres en la matière. Quand on sait que, peu ou prou, chacun est concerné par la perversion inscrite dans la nature humaine, il reste à chacun, à travers la lecture de cet ouvrage, de faire la part entre le « sublime et l’abject »…
Patrick Conrath