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Les paradigmes de la crise d’adolescence sont ébranlés et posent question.
À quoi attribuer l’inquiétante violence de certains jeunes, leur manque de repère,
d’identification, de désir ? Un socle social, économique, environnemental
se serait-il substitué au complexe œdipien pour organiser la rupture nécessaire à la maturation psychique ?
Le « regard de travers », telle est la raison donnée par certains adolescents délinquants pour rendre compte de leur déchaînement de violence. À partir de cette question du regard, les auteurs, cliniciens, s'interrogent sur les rapports entre adolescence et délinquance, entre regard et passage à l'acte, entre image et aliénation, entre symbole et insigne. La reprise des théories psychanalytiques des changements de la puberté, l'interrogation des théories de la délinquance ouvrent la voie à une analyse des rapports de l'adolescent à son image et à sa tentative de résoudre l'impasse adolescente par une identification au personnage et aux insignes de la délinquance.
Condamné à montrer ce qu'il est devant un regard qui le vise « de travers », l'adolescent se fourvoie dans le conformisme des images. Il devient alors le héros d'un nouveau cogito selon lequel il montre pour déduire ce qu'il est. Le regard, souvent celui de la justice, se referme pour le réduire à ce qu'il voit. Devant ce piège, le « délinquant » pourrait citer ce que Jean Genet affirmait en son temps : « Je sentais le besoin de devenir ce qu'on m'avait accusé d'être.
» Illustré de cas cliniques, cet ouvrage constitue une véritable aide aux professionnels concernés par la délinquance, en proposant une meilleure compréhension des passages à l'acte et de la mise en jeu incessante du pouvoir et de l'autorité.
Confrontée quotidiennement, dans mon travail de psychologue, à des adolescents qui s'entaillent la peau, je rencontre aussi leurs parents en plein désarroi : Pourquoi m'a-t-il fait cela ?, s'interrogent-ils. Déroutés et dévorés par la culpabilité, ils m'ont tous demandé de l'aide. C'est donc à eux que je m'adresse à travers ce livre pour leur expliquer le sens profond de cette atteinte du corps, la dédramatiser dans une grande majorité
de cas et leur donner des conseils. » C. R. Car s'il a toujours existé, le geste scarificateur est devenu aujourd'hui, dans l'Occident moderne, une conduite à risque s'affichant de plus en plus sur Internet et les sites d'adolescents en souffrance.
Quelles en sont les causes ? Comment comprendre celui qui s'y adonne et comment l'aider à s'en sortir ? Croisant une approche psychanalytique et sa grande expérience de terrain pour répondre à toutes ces questions, Catherine Rioult ouvre aussi une nouvelle piste thérapeutique pour ces
patients : s'exprimer sur le papier peut apaiser l'irrépressible besoin d'écrire sur sa peau.
Notre modernité est de plus en plus marquée par des phénomènes de déplacement, d’exil et d’exclusion de familles entières. Comment s’évader des certitudes identitaires afin de devenir des sujets de la multitude et du déplacement ?
Cet enjeu importe tant à la psychanalyse qu’à l’anthropologie. Il déplace ces deux disciplines au-delà du culturalisme. Le dialogue est urgent entre cliniciens et anthropologues. L’anthropologie psychanalytique contenue chez Freud et même Lacan est-elle actuelle ? Les mythes psychanalytiques ont-ils une pertinence ? Le mythe freudien est-il universel ?
Ce livre expose d’abord l’histoire des rencontres entre les deux disciplines, les filiations et les tensions qui ont marqué leurs échanges. Il situe les moments les plus vifs des débats qui explosèrent autour de l’enjeu très controversé que représente la création de dispositifs thérapeutiques spécialisés pour les dits « migrants ».
C’est sur le projet d’une construction de l’anthropologie clinique que se termine ce livre. L’auteur illustre son propos par le témoignage de plusieurs fragments de cures menées avec des personnes et des familles provenant du Maghreb, des Antilles ou de l’Afrique de l’Ouest, que ce soit à Paris, au Sénégal ou au Mali
Fondée sur des données développementales et sociodémographiques, cette recherche étudie les processus de décrochage scolaire à travers l’analyse de la perte de sens et de valeur accordée au savoir. Proposition d’une échelle de mobilisation scolaire.
Il arrive que l’on reçoive un adolescent de treize ans ; il pense qu’il faut être gentil avec les objets, ne pas les critiquer, parce que, sinon, ils pourraient vouloir se venger. Souvent, il dit à sa mère de ne pas crier après eux. En même temps qu’il raconte ses craintes les plus profondes, des larmes perlent et roulent le long de ses joues : « Je ne sais pas pourquoi », dit-il, comme en anticipant une question potentielle. Une boule d’émotions nous saisit, toute référence théorique a disparu, nous sommes tous les deux seuls à partager un océan de tristesse. Il part en me remerciant, devant ses parents un peu surpris, et on pense alors à l’intensité du sentiment de solitude vécu par certains enfants.
Parfois, la séance ressemble à un îlot qui dériverait au fil des associations d’affects.