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En tant que président de l’Association européenne de gestalt-thérapie, Gianni Francesetti fut l’un des promoteurs du dernier colloque international sur la recherche 1. Son abord phénoménologique de la souffrance humaine et son approche gestaltiste de la compréhension des troubles psychiques ont amené Florence Belasco à explorer plus avant avec lui ce qui guide sa pratique. Éclairage sur sa vision du rapport de l’individu à son environnement, sur la notion de « diagnostic esthétique » ou encore sur l’étiologie singulière qu’il propose pour la clinique des attaques de panique…
L’idée de proposer un dossier sur le haut potentiel intellectuel (HPI) nous est venue à la suite du constat de l’augmentation exponentielle des demandes de consultation ayant pour motif une évaluation du fonctionnement intellectuel, tout spécialement dans l’objectif de déterminer un « haut potentiel intellectuel » de l’enfant.
Considérant que les représentations sociétales contemporaines de l’enfance et du développement participent à l’émergence et à la médiatisation du phénomène des « hauts potentiels intellectuels », l’auteure confronte cette problématique à la réalité clinique à travers ses rencontres avec des enfants identifiés HPI et leurs familles. Elle questionne ainsi les situations de surinvestissement des théories sexuelles infantiles, de « parents tardifs et enfant précoce » ou encore la notion d’« enfant augmenté ». Illustration.
Le cas de Sophie, une jeune fille de 19 ans suivie en psychothérapie, montre comment les résultats d’un bilan psychologique, dont le diagnostic de hpi n’est pas avéré, peuvent venir se télescoper avec l’histoire de la patiente. L’émergence d’une problématique narcissique-identitaire en lien avec son désir de connaître son potentiel intellectuel doit être prise en compte par la thérapeute, car cela soulève la question de ce qui peut être projeté dans la demande de diagnostic de hpi et à qui s’adresse le résultat.
Il y a toujours eu un écart entre les paradigmes des classifications et les données issues de la clinique. Les tenants des deux grands paradigmes de la psychiatrie (la maladie mentale, la structure) ont entretenu des débats avec la clinique phénoménologique et psychanalytique.
La tendance actuelle ne serait-elle pas à la pathologisation du normal ? Quels sont les risques du surdiagnostic, notamment chez les enfants et les adolescents ? Quid de la fonction du symptôme ? Prenant l’exemple de la radicalité des symptômes chez les adolescents, les auteurs soulignent le nécessaire éclairage d’un diagnostic différentiel et fonctionnel afin que ce dernier ne vienne pas totalement recouvrir et masquer les processus identitaires et d’identification en construction.
Les diagnostics en psychiatrie tentent de mettre au jour une vérité du sujet, et, de là, peut-être aussi leur fluctuation. Mais la folie se dérobe, et met régulièrement à mal le mythe d’un savoir absolu. La psychanalyse, quant à elle, repose sur le transfert dont l’objectivation savante ne veut rien savoir. Aussi, pour avancer sur cette difficile question qu’est celle du sujet, c’est la pensée de Michel Foucault qui sert ici de fil rouge à l’auteure pour nous éclairer.
La notion de diagnostic est actuellement impactée par l’opposition des concepts de subjectivité / objectivité et de déduction / induction. Et avec l’apparition des classifications, l’instrumentation des méthodes diagnostiques a été rapidement développée et présentée comme référent universel d’une demande globale de fiabilité. Mais ces technologies numériques ne sont-elles pas en train d’opérer un renversement épistémologique entre Sujet et Objet ?
La question du diagnostic est essentielle dans les enjeux humains en psychiatrie et en santé mentale. Et cet enjeu humain essentiel n’est-il pas la reprise du sens de l’existence de chaque personne et le respect éthique de son cheminement singulier dans le champ collectif de la cité ? C’est à travers un détour historique par la thérapeutique active de François Tosquelles et la psychothérapie institutionnelle chère à Jean Oury, que Michel Lecarpentier nous invite à la réflexion.
Les critiques éthiques du diagnostic en psychiatrie ne relèvent pas seulement de divergences sur l’éthique, elles sont consubstantielles de l’opération diagnostique elle-même. Invitant à explorer les principales options des détracteurs du diagnostic en psychiatrie, l’auteur passe en revue ce qui conduit au surdiagnostic, à la surprescription et aux troubles pharmaco-induits, questionne sa scientificité et nous invite à réfléchir à ses évolutions possibles. Le diagnostic éthique serait-il alors un passeport pour l’inclusion ?