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Se laisser surprendre par ce qui arrive dans la consultation, et qui est parfois éloigné des théories classiques auxquelles nous nous référons ; prendre conscience des préjugés avec lesquels nous abordons parfois le matériel clinique de nos patients, voilà à quoi nous invite Janine Puget. L’occasion, à travers l’exemple de la question de la conjugalité dans les couples homosexuels, d’ouvrir une réflexion sur les nouvelles manières de penser la constitution familiale, l’identité sexuelle et génitale, bref, le lien de couple dans sa globalité.
Les contours de la famille dessinent de nouvelles formes de parentalités qui viennent bousculer les représentations anciennes des liens de filiation : familles recomposées, homoparentales, pluriparentalités... On ne saurait comprendre les souffrances familiales et leurs traitements sans prendre en compte les bouleversements de ces dernières décennies. Face aux pathologies familiales et à leurs diverses manifestations (négligences, rejets, maltraitances, incestes, secrets de famille), des psychothérapies sont souvent préconisées, qu'il s'agisse de thérapies avec la famille entière, de thérapies de couples ou de thérapies conjointes. Comment se repérer dans le foisonnement des diverses prises en charge ? Cet ouvrage retrace les approches théoriques qui permettent de comprendre les liens familiaux, les fonctionnements, les pathologies et les souffrances, mais aussi les modalités défensives, les ressources résilientes et les compétences familiales. Car le soin familial suppose de soigner avec la famille et par la famille. Le panorama des thérapies familiales (systémiques, psychanalytiques, psychodynamiques brèves, ethnopsychiatriques, psychodrame analytique, génogramme familial) rend compte de leur richesse et de leur complémentarité. Autant de possibles dans des dispositifs de soins qui de plus en plus permettent de s'adapter et de répondre aux particularités des patients pour soulager leurs souffrances.
Les questions relatives à la constitution du lien parent-enfants, à l’élaboration de la filiation psychique, notamment dans les cas de garde partagée, et, plus largement, la notion de parentalité sont au centre de la pratique clinique de Pierre Lévy Soussan au sein de la consultation filiation qu’il dirige à Paris. Si le cadre juridique joue un rôle essentiel dans ces cas de figure, la loi de 2002 sur l’autorité parentale, en introduisant l’égalité de l’autorité parentale entre un père et une mère, peut être contestable dans ses effets selon l’auteur. Discussion autour de ces questions qui suscitent souvent plus de passion que de raison.
Un tour d’horizon de la législation sur l’autorité parentale chez nos voisins européens nous permet d’observer que si la terminologie peut parfois différer, si des pays sont bien plus restrictifs que d’autres, si d’autres sont encore loin d’une égalité de traitement pour les couples mariés et ceux qui ne le sont pas… tous se rejoignent sur un point : l’intérêt de l’enfant doit être la priorité des évolutions à venir.
S’il est prévu par la loi que l’autorité parentale soit exercée conjointement par les deux parents, il est des situations familiales où l’un d’eux en a un exercice exclusif ou encore qu’une tierce personne obtienne une délégation partage de l’autorité parentale. Quel est le cadre légal de ces adaptations ?
Depuis 1970, ce sont les deux parents mariés qui exercent conjointement l’autorité parentale sur leur enfant mineur, et c’est la loi du 4 mars 2002, légèrement modifiée par celle du 17 mai 2013, qui en définit les contours. Que dit donc aujourd’hui le code civil sur les droits et devoirs des parents ? sur les modalités de l’exercice de l’autorité parentale en cas de séparation ? sur la délégation de l’autorité parentale ? Rappel de la loi.
Depuis qu’elle a fait son apparition dans le droit français dans les années soixante-dix, l’autorité parentale, ou plutôt la conception que l’on s’en fait, n’a cessé d’évoluer au grés des mutations sociétales, des évolutions des compositions familiales. D’une autorité en son temps exclusivement « paternelle », elle est aujourd’hui bisexuée ou asexuée. À l’heure d’une démocratisation de la famille, ce regard sociologique ouvre quelques pistes de réflexion.
L’autorité parentale est devenue une locution courante, mais ce qu’elle recouvre exactement reste flou, voire ignoré du plus grand nombre. Elle fait pourtant l’objet de textes de loi sur lesquels s’appuient toutes les décisions de justice qui ont à statuer sur le lien à l’enfant.