La douleur : expérience et subjectivités

La douleur : expérience et subjectivités          

Contenu du dossier



  • l'introduction du dossier
  • la bibliographie du dossier

Nombre de mots du dossier : 20000
Paru dans le n° 246 du JDP
Date de parution : Avril 2007

Résumé

La douleur est associée à une multiplicité de sensations pénibles se manifestant sous différentes formes (crampe, étirement, piqûre, etc.) d’intensité et d’extensions variables.

Introduction du dossier

La douleur est associée à une multiplicité de sensations pénibles se manifestant sous différentes formes (crampe, étirement, piqûre, etc.) d’intensité et d’extensions variables.
La douleur est souvent liée à des lésions internes ou externes, réelles ou potentielles, ou décrites comme si ces lésions existaient. La diversité des phénomènes douloureux et l’origine subjective de sa perception font qu’il est difficile d’en proposer une définition satisfaisante.
Cette notion recouvre une multitude d’expériences distinctes, variant selon des critères sensoriels et affectifs variés. Certaines personnes décrivent une douleur en l’absence de toute cause physiologique probable, et il est impossible de distinguer leur expérience de celle causée par une lésion réelle.
La sensation douloureuse est protéiforme. Elle se définit selon son site, son type, diffus ou localisé, sa périodicité, son caractère et son intensité. Dans certains cas, elle est ressentie dans un endroit du corps qui diffère de la zone se trouvant traumatisée ou lésée.
Un autre type de douleur touche à l’atteinte du schéma corporel : il s’agit de « l’algohallucinose » plus couramment appelé « membre fantôme » chez le sujet ayant subi une amputation. Ici se révèle dans toute son acuité la dimension de la représentation internalisée de l’image de soi,  et des intrications entre réalité organique et dimension subjective.
La douleur est multiple. Sa réalité peut relever du somatique, du psychologique ou du social.
L’expérience « intime » de l’être auquel elle confronte ne peut recevoir de réponses uniques dans un seul domaine de recherches.
L’état douloureux interroge le relationnel, tout comme celui-ci est interrogé par lui en retour.
Dans ce domaine, les psychologues poursuivent leurs propres approches et sont riches de réflexions et d’expériences cliniques à transmettre. La douleur est irreprésentable. Elle exige une conception du corporel à différencier de l’organique, elle ouvre ainsi à une expérience incontournable de la dimension du traumatisme. C’est à ce croisement d’approche que ce dossier tente d’apporter sa contribution.

Les articles du dossier

Vraie ou fausse douleur ? Le psychique et l’organique en jeu dans la douleur

Ne pas attribuer à toute douleur la même crédibilité entraîne de vrais problèmes cliniques et éthiques. La persistance de la médecine à penser que le sujet aurait mal sans raison procède d’un abus de rationalité dominant dans notre société. La douleur est plus liée à la condition humaine, affectant le sujet et pas seulement le corps. (Lire la suite)

Douleurs et intersubjectivité

La relation humaine est au centre de chaque plainte douloureuse : patient face à lui-même, en relation avec les autres, qu’il soit membre de sa famille, soignant ou professionnel. Dans un contexte où l’attention est pourtant attirée principalement sur le corps, c’est au psychologue de faire du lien interpersonnel la voie d’accès à la souffrance et le véhicule de son apaisement. (Lire la suite)

Lorsque les médecins de la douleur font de la psychologie…

Depuis peu de temps, le champ de la douleur voit fleurir des somaticiens se proclamant psychothérapeute.
Cet état de fait sous-entend que des psychothérapie, ou même du soutien psychologique, pourraient être conduites dans les consultations médicales. C’est une position pouvant s’approcher d’un modèle de toute-puissance que nous tentons de questionner ici.
(Lire la suite)

La douleur d’avoir faim : l’anorexie

Distinguer la douleur de la souffrance est essentielle. L’anorexie illustre, dans la spécificité de la relation qu’elle révèle entre corps et psychisme, la complexité de la question du vécu de la douleur et de sa place dans l’économie psychique du sujet. Quand la douleur se vit comme une jouissance. (Lire la suite)

La difficulté de vieillir

Vieillir, c’est accepter la perte définitive de tout un champ de possible. S’inscrire différemment dans le temps, dans son corps et ses limitations et réussir à ne pas renoncer à être un sujet désirant. Un dur travail dont la douleur quelle qu’en soit la forme ne peut être exclue. (Lire la suite)

Bibliographie du dossier

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Freud S., 1926, Inhibition, symptôme et angoisse, Paris, PUF. Micheli-Rechtman V., 2002, « Jeûne anorexique et le transfert », in D. Lauru (Éd.), Le Transfert adolescent ?, Toulouse, Érès. Winnicott D. W., 1971. Jeu et réalité, Gallimard.
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